Chuck Greene nage dans les emmerdes et le pas de bol. Primo : sa femme est morte, transformée en zombie, deuxio : sa fille est infectée et doit recevoir un médicament, le Zombrex, tous les jours et tertio : Les média pensent qu’il est un dangereux terroriste qui vient de lâcher une invasion de zombie sur Fortune City !
Alors que notre héros et sa fille trouvent refuge dans un bunker, Chuck décide d’aller fouiner dans la ville infestée de zombie, histoire de trouver des preuves de son innocence et de découvrir qui est le vrai méchant de l’histoire.
Dead Rising 2 pose son décor : Ville casino bling bling façon Las Vegas rempli de zombies décérébrés mais VRAIMENT très nombreux. Capcom n’a pas fait dans le détail pour cette suite, l’éditeur a repris tous les éléments clés du succès de son ainé tout en améliorant certains points… mais malheureusement pas tous.
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Le premier bon point de Dead Rising 2, c’est de voir enfin arriver sur PC (et PS3) un des jeux les plus originaux de la Xbox 360. Le principe est à la fois simple et génial. Imaginez votre héros bloqué dans un centre commercial géant rempli de zombies, tous les magasins sont ouverts et tous les objets peuvent servir d’arme. Bref, avec le premier Dead Rising, Capcom réalisait le rêve de beaucoup de joueur : un jeu de massacre géant, fun, donnant un maximum de liberté.
Imaginez vous en train de vous frayer un chemin dans une horde de zombie, de leur balancer chaises, pots de fleurs et panneau publicitaire pour enfin atteindre une boutique de sport. Là vous pouvez changer vos vêtements, attraper la caisse enregistreuse et éclater les zombies trop curieux de voir vos nouvelles fringues. Vous attrapez ensuite un club de golf et replongez dans la mêlée !
Et la cerise sur le gâteau, c’est que le jeu ne se limite pas à juste éclater bêtement des zombies tout aussi idiot.
Premier élément : Tout le jeu est limité dans le temps. Les secours doivent arriver dans 72h et c’est le temps dont vous disposez pour prouver votre innocence. De même, votre contact dans le bunker vous contactera par radio pour vous donner des missions (en général, sauver des survivants) ou pour fixer des rendez-vous. Vous devrez alors constamment surveiller votre montre pour vérifier que vous n’être pas en train de rater un élément clé de l’histoire.
Ces moments clés sont représentés par des « dossiers ». Si vous en ratez un parce que vous arrivez trop tard, vous ne pourrez plus découvrir qui est le vrai coupable derrière tout ça, mais vous pourrez néanmoins continuer à jouer jusqu’à l’arrivée des secours !
Deuxième élément : L’évolution. Comme dans un RPG, au début Chuck est tout naze, lent, faible, avec un inventaire ridicule. Plus vous sauvez de survivant ou tuez de zombie et plus vous gagnez de l’XP, débloquant niveau, compétences et bonus. Une motivation d’autant plus grande que vous pourrez recommencer le jeu avec les compétences et bonus déjà débloqués dans une partie précédente.
Troisième élément : Les armes ! Capcom a bien compris que laisser le joueur toucher à tout dans le Mall était un bon début mais pas suffisant sur le long terme. En augmentant de niveau, vous débloquez des Cartes Combo vous permettant d’assembler des objets pour créer des armes redoutables ! Une pagaie et une tronçonneuse ? Vous créez un superbe hachoir ! Des clous et une batte ? Un balai et un couteau ? Une peluche géante et une mitrailleuse ? Le jeu compte une quarantaine de combo possibles avec à chaque fois une animation spéciale de mise à mort des zombies, de quoi largement occuper les joueurs.
Sur le papier et au vu des points cités, on pourrait se dire que Dead Rising 2 est le jeu utilme, fun, violent et prenant. Sauf que…
Le premier grief porte sur le dosage de la difficulté. Autant les zombies ne représentent qu’une faible menace autant la difficulté des boss est disproportionnée. Le jeu est parcemé de « psychopathes », des humains qui ont pété les plombs et qui chercheront à tuer Chuck. Sauf que lors de votre première partie, le niveau du héros est juste trop bas (pas assez de carte combo avec les bonnes armes, pas assez de places dans l’inventaire, pas assez rapide…) bref, à votre premier psychopathe, vous risquez fortement de mourir lamentablement avec à la clé la joie de reprendre à votre dernière sauvegarde. Il faudra donc se réserver les « boss » lors d’une deuxième partie, une fois le jeu fini, pour vraiment en profiter.
Le deuxième problème vient de la jouabilité. Chuck a un inventaire unique où il gère arme, magazine (donne des bonus permanents) et nourriture (pour récupérer de la vie) sauf que, dans le feu de l’action, l’inventaire devient extrêmement bordélique et desservira la joueur. La navigation dans l’inventaire se fait avec des actions « suivant » et « précédent ». Vous voulez l’arme n°3 ou la pizza au milieu de l’inventaire ? Hé bien vous devrez faire défiler vos items jusqu’à l’atteindre, le tout avec des hordes de zombie autour de vous. Il faut donc éviter de mettre votre héros en danger et de ne farfouiller son inventaire que dans des zones plus sures (rares). Néanmoins, séparer items de vie et arme aurait été salutaire et n’aurait apporter que du plaisir au joueur.
L’autre problème de jouabilité vient des PNJ. Toutes les missions secondaires consistent à sauver des survivants. Le plus souvent, vous devez vous contenter de leur parler pour les convaincre de vous suivre au bunker. Premier problème : les dialogues sont en temps réel, donc pendant que 15 zombies essaient de gouter à votre cervelle, vous devez tenter de comprendre ce que veut le PNJ. Le plus souvent donc, on ne lit pas l’histoire, on passe les dialogues le plus vite possible afin que le PNJ décide de vous rejoindre et donc de passer en mode « suiveur ». Et là, c’est le deuxième drame. Dans ce mode, les PNJ suivent Chuck qui est censé les ramener au bunker. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que les survivants sont de gros boulets. Si les PNJ sont armés d’arme à feu par exemple et qu’ils se font attaquer, ils ripostent… même si vous êtes devant (j’ai déjà été tué quelques fois par un PNJ trop nerveux) enfin, un PNJ trop loin de Chuck quand celui-ci change de zone… restera bloqué dans la zone précédente… vous obligeant à revenir en arrière et à vous taper 3 fois le même temps de chargement. Heureusement ces temps de chargement ne sont pas très longtemps mais en revanche, ils sont extrêmement fréquents !
Dernière remarque : L’histoire. Ok, on ne joue pas à Dead Rising 2 pour y trouver une histoire originale et profonde, mais la scénarisation ici atteint vraiment le niveau zéro. Toutes les missions secondaires consistent à escorter au bunker des survivants. Parfois l’histoire des survivants est un peu originale mais c’est rare et surtout, du fait du dialogue in game, vous les zapperez. La trame principale est archi basique mais à la limite, c’est pas le plus grave. Non, le véritable gâchis sont les psychopathes, qui en plus d’être dur, ne sont souvent ni intéressants ni originaux. Les cut scènes les présentant sont souvent plates et peu inspirées et confèrent plus à la bouffonnerie qu’à de la folie.
En conclusion
Dead Rising 2 est une réussite, c’est indéniable. Le concept est puissant et le plaisir de jeu est immense. Néanmoins, le studio s’est contenté du minimum syndical et n’a pas cherché à pondre le jeu ultime exempt de défaut. Les missions très répétitives et la trop grande difficulté des boss risquent de vous faire pester. De plus, la lente progression du héros rend le jeu stressant, dur et pas très marrant au début. Du fait du temps limité, vous n’aurez guère le loisir d’explorer l’aire de jeu. Le jeu privilégie donc étrangement la rejouabilité au plaisir immédiat. Mais une fois le jeu recommencé, vous aurez tout loisir à pulvériser les zombies, à latter du psychopathe et à découvrir enfin les perles cachées de Fortune City.
Soyez prévenu !
# Le détail #
Graphisme : 13/20
Les zombies sont réussis et Fortune City est bien rendue. En revanche, les PNJ ne sont pas très fins (en dehors de Chuck) et certains effets d’éclairage sont assez hasardeux (trop de bloom rend la couleur blanche saturée et insupportable par moment). Étrangement et malgré les nombreux temps de chargement, vous souffrirez néanmoins de quelques ralentissements, même sur un PC puissant.
Scénario : 08/20
Quelques bonnes idées de missions annexes noyées dans de la banalité. Certes, ce n’est pas ce que l’on vient chercher en priorité dans Dead Rising 2 mais les cut scènes des psychopathes auraient mérité plus de soin, surtout au vu de la difficulté à les battre.
Jouabilité : 12/20
Le héros répond bien et vous ne serez que rarement pris en défaut (fermer les portes peut parfois être dur). Néanmoins, l’ergonomie générale est perfectible. Que ce soit la sélection des missions, la lecture des dialogues ou la gestion de l’inventaire. C’est surement voulu pour « immerger » le joueur, mais ça ne reste pas moins nul et énervant.
Durée de vie : 15/20
Finir le jeu une première fois vous demandera une dizaine d’heure si vous alignez les missions secondaires. En revanche, avec le timer imposé, il est évident que recommencerez le jeu ne serais-ce que pour l’exploration de Fortune City et l’expérimentation des cartes combos débloquées. En multijoueur, vous avez un mode coopération pour faire l’histoire avec vos amis ou alors un Terror is Reality, un mode versus dans une arène à zombie où les joueurs doivent tuer le plus de zombies et empêcher les autres joueurs de trop en tué.
Musique & Son : 12/20
Musique rock et voix originales plutôt réussi. En revanche, des problèmes de volume entre les cut scènes et jeu font taches.
Note Globale : 13/20
En 4 ans d’attente depuis la sortie de Dead Rising sur Xbox 360, on s’attendait à mieux. Objectif réussi en ce qui concerne le fun et l’action, néanmoins, cela se fait au détriment de l’originalité et même de l’optimisation, avec des errances de gameplay regrettable. Pour autant, le jeu est proposé à 35€ en moyenne sur PC, de quoi vous pousser à ne pas être trop tatillon. Vous ne regretterez pas l’investissement.
Des visuels de Dead Rising 2 sur PC :
Configuration de test :
Processeur : Core 2 Duo 2.6 Ghz
Carte graphique : Nvidia Gforce 8800 GTX 768mo
RAM : 8Go DDRAM
OS : Windows 7