La Guerre Eternelle est un roman de science fiction de l’américain Joe Hadelman. Paru en 1974, il narre la perte d’un vaisseau spatial d’exploration, abattu par une race jusqu’alors inconnue, les Taurans. Afin de répondre à cette nouvelle menace, La Terre se réunit autour d’une force internationale, l’AENU, et forme un bataillon de citoyen au QI supérieur à la moyenne, surentrainé et prêt à écraser cet agresseur de l’ inconnu. William Mandella, jeune chercheur en physique, n’a pas le choix, s’il survit à l’entrainement, il partira combattre les Taurans sur Aleph, un avant poste Taurans…
Vétéran du Vietnam, Hadelman sait de quoi il parle quand il décrit l’univers militaire avec sa logique absurde et sa mécanique nihiliste. Engagé dans un conflit éternel, son héros vogue de bataille en bataille, perdant peu à peu le fil du temps et de la raison du conflit pour ne plus penser qu’à sa propre survie. Brillamment menée, cette guerre galactique est un vibrant plaidoyer contre la stupidité de la guerre. Pour finir, l’évolution de l’histoire proche de l’anime Gunbuster et le ton acide et cynique du héros font de la Guerre Eternelle un classique de la science fiction à dévorer sans faute!
Lauréat du prix Hugo pour son livre, Hadelman a collaboré en 1997 avec le dessinateur belge Marvano afin d’adapter la Guerre Eternelle en bande dessinée.

Composée de trois tomes, la série offre un graphisme vraiment angoissant, amplifiant la folie de la guerre. Alors que le livre a plutôt tendance à user du cynisme comme échappatoire, la bande dessinée appuie là où ça fait mal.
La préface du tome 1, présentant des photos de Hadelman au Vietnam ainsi qu’une critique sans équivoque de ce conflit donne le ton. On sent que l’auteur a mûrit depuis la parution de son roman alors en plein conflit au Vietnam (la fin officielle de la guerre est en 1975) et c’est la noirceur de l’âme humaine, torturée entre la peur de la mort, l’inutilité de la guerre et la volonté humaine de vivre coûte que coûte qui est ici au centre des préoccupations de l’auteur. Bref, 8 ans après la parution du premier tome, je me remémore encore ces dessins. Un choc à la hauteur de l’oeuvre originale!
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