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Non non, je n’ai pas complètement craqué car je vais vous parler du manga « Napoléon » de Tetsuya Hasegawa.
Ce manga « historique » est édité chez Kami depuis juillet (deux tomes pour l’instant disponible) et le moins que l’on puisse dire, c’est que la couverture attire le regard. Couleurs criardes et visages de brutes épaisses à la Hokuto No Ken estampillé d’un « Napoléon » rougeoyant. Même si le style faire obligatoirement penser à Tetsuo Hara, il n’y a absolument aucun prussien ou anglais qui explose avec un Bonaparte qui lâche un « les temps comme les œufs sont durs et la Révolution Française n’a pas de limite… »
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Presque décevant…
Le premier tome nous amène directement au cœur de l’action d’Austerlitz, la première victoire décisive de Napoléon qui marqua le début de son expansionnisme militaire (et première bataille d’envergure pour la Grande Armée au passage). Cette introduction guerrière laisse place par la suite à une histoire plus classique, des débuts de Bonaparte à l’académie militaire à la révolution française, de son évolution au sein de l’échiquier politique alors en pleine ébullition et des batailles incessantes en France et en Europe.
Le manga flirte avec le « docu-fiction » (sic). Le fond historique est plutôt bien respecté, l’auteur poussant même le vice à reproduire les traits de visages des principaux personnages historiques. Mais Hasegawa met une bonne couche de romance avec des personnages fictifs et s’offre quelques largesses avec l’Histoire.
Personnellement, j’ai bien apprécié les deux premiers tomes. Voir un Napoléon armoire à glace, un Saint Just ou un Robespierre ultra « hype » avec leurs gros muscles et leurs lunettes de soleil, c’est surprenant et ça contribue en grande partie au charme du manga. Le ton au fil des pages est assez proche du style exagéré du dessin : les russes vivent avec les ours et sont torse nu sous la neige, les soldats français se sacrifient en masse pour sauver Napoléon lors d’un attentat, Sade est un sociopathe et Saint Just est … décidément trop cool !
Pour autant, on révise quand même un peu son histoire et on (re)découvre même des personnages illustres (Pascal Paoli est assez important dans le manga, à juste titre quand on regarde son CV et pourtant, il me semble passablement inconnu en France !).
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Les couvertures
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Néanmoins, passé la surprise du « ho lol, ça ressemble à Ken le Survivant », l’intérêt s’estompe un peu, malgré une scénarisation agréable. On reste accroché au manga pour dérouler la vision du mangaka japonais de l’histoire française et pour voir son interprétation à la Tetsuo Hara de nos figures nationales. Du coup, je doute que le niveau de relecture soit très important.
Des visuels
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Pour continuer dans les critiques, l’impression du manga n’est pas d’une qualité extraordinaire (on alterne des passages « normaux » avec des passages très foncés avec des contrastes dégueulasse et sur une page, le découpage rogne légèrement les bulles… c’est malheureusement un peu trop courant et ça saoule quand on lâche près de 7€ pour ça, à croire qu’en deçà de 15€ le tome, on doive s’en contenter…)
Bref, de mon point de vue, Napoléon est davantage un excellent manga à lire à la Fnac ou à emprunter/offrir à un pote qu’un manga à lire et relire au coin du feu…
4 tomes ont été édités au Japon (toujours en cours de parution) et 2 tomes sont disponibles aux éditions Kami.
Saint Just… la cool attitude à 100%
Sources: Le site de l'éditeur Kami [fr] Un blog japonais d'un fan de Napoléon [jp] Un autre blog japonais d'un fan de Davout [jp] |