Watch & Play TV: mort officielle

Comments

2 responses to “Watch & Play TV: mort officielle”

1. 

   May 13, 2006

   Tchyo

   C’était prévisible, la dernière news était assez typique d’un nom de domaine à l’abandon pointant vers un hébergement arrivé à expiration. On dirait qu’ils ont réglé ce problème, on tombe sur une page complètement noir maintenant.

   Je me demande tout de même, est-ce que ce genre de projet ne serait pas plus viable pour un petit budget en s’interessant à des séries peu connues au lieu des blockbusters du moment ? Logiquement, les licences devraient être un peu moins cher, et le public plus réduit limiterait les couts en infrastructures techniques. Bien sûr, la limitation de la cible visée n’est pas forcément qu’un bon point si on compte se financer avec de la pub…

   Reply
2. 

   May 13, 2006

   PKRG

   Salut Tchyo,

   Je ne parlerais que des licences pour le Japon car je ne connais que ce domaine.

   Le marché de l’animation au Japon est autosuffisant. Les débouchés à l’étranger, c’est bien, mais ils ne courent pas après (en tout cas, ils n’adaptent absolument pas leurs productions en ce sens – fort heureusement-)

   En ce sens, quand on va demander des licences, les négociations sont ardues.
   Personne n’a encore réussi dans le domaine de la Video On Demand en pay per view uniquement sur le web ET sur la japanime. Sur le câble ça marche, mais principalement avec le porno ou le sport. Donc de plus en plus de studios au Japon restent sur une position de “wait & see” et n’accordent que des licences pour l’édition de DVD (la télé ça devient dur). Ils gardent les droits de diffusion web car tout le monde attend LE site qui aura la killap’ et qui rapportera gros (ou même ils ont des projets de le vendre dans leur coin et ils gardent les droits en attendant)

   Mais il y a quand même encore pas mal de studios qui lâchent tous les droits (heureusement d’ailleurs), mais il y a là aussi un deuxième aspect du business nippon : le rapport de confiance. Donc si tu débarques sans travailler tes relations, tu n’as rien.

   La solution, du coup, est de se rabattre sur les éditeurs français qui négocient pour toi les droits et qui te les sous-louent en te croquant un gros morceau (c’est simple, mais c’est cher)

   Comme c’est assez long pour négocier des droits, les éditeurs attendent des garanties de ta part (Ils achètent les droits pour une durée limité d’un coup, donc forcément ils attendent un retour sur investissement minimal). Ca peut s’arranger à garantissant un volume de vente mensuel minimum (et à toi de payer si jamais tu n’atteins pas le seuil)

   Je précise aussi que les droits sont nationaux, donc si tu prends les droits pour la France, l’éditeur (français, mais surtout japonais !) t’obligera à utiliser un système de filtrage pour éviter que des belges, des suisses ou des canadiens viennent chez toi (ou alors, tu achètes une extension de droit au passage…)

   Du coup, même si tu te limites à des productions moins « grand public », tu as toute la phase d’acquisition des licences qui est très lourde et onéreuse et qui te plombe très rapidement ton équilibre financier.

   De plus, si ton offre est trop limitée dès le départ, tu vas dépenser massivement en pub (seul moyen de se faire connaître sur le web… enfin, il reste toujours le spam après >_< ) et tu vas perdre des clients qui vont se dire « peuh, y’a rien, c’est nul ». D’un autre coté, si tu as trop de séries, tu vas plomber tes coûts fixes.

   Et surtout, tu n’es jamais à l’abri qu’un Canal + se réveille un jour en disant : « ho mais c’est cool ce que tu fais, je vais faire pareil, le vendre deux fois moins cher et te piquer toutes les licences. Merci d’avoir défraîchi le terrain pour mes équipes marketing »

   Bref, je suis peut-être pessimiste, surtout que les coûts techniques s’écrasent de jour en jour (rien qu’à voir l’offre hallucinante d’Illiad avec ses serveurs dédiés Dedibox) mais il ne faut pas jouer aux dupes, le fansub d’un coté et la concurrence dans le marché vidéo de l’autre font que si tu veux vraiment réussir dans la VOD japanime, faut s’accrocher aux branches.

   Personnellement, je pense que le seul modèle de développement qui pourrait marcher, c’est le couple machine/service comme l’a fait Apple avec l’Ipod et Itunes.
   Je pense que l’évolution du web, la vrai évolution je m’entends et pas la rigolade de la quadriplay, c’est le passage en « full wireless » avec une utilisation massive du wimax. Avec une technique de connection sans fil comme ça, tu pourrais développer des terminaux de réception (Téléviseur en wimax, baladeur audio/vidéo en wimax et autre) couplé avec un « bouquet multimédia » près enregistré dans les machines. Dans ce bouquet, tu cales ta VOD de japanime et là, avec les mêmes coûts qu’auparavant, tu sors de la simple problématique consommation sur ordinateur et tu peux ouvertement concurrencer la télévision, le câble et les « ADSL » box.

   Mais bon, j’en parlais déjà en 2004, et je ne pense pas voir un truc comme ça avant 2008.

   Sur ce, j’arrête de faire de la prospective et je retourne aux mises à jour de mon blog ^_^

   Reply